LIMA, que nous racontes-tu, toi la cité qui parles ?
Lima est la capitale et principale ville du Pérou. Son nom ferait référence à la présence d’un oracle – semi-divinité aux pouvoirs divinatoires (celle qui parle) – sur le site, avant même l’arrivée des Incas, ou tout simplement au nom quechua du fleuve Rimac (le bavard).
La ville occupe une partie des vallées des rivières Chillón, Rímac et Lurín. Avec une superficie de 2 664,67 km 2 , Lima est considérée comme la ville la plus étendue sur un désert, avant Le Caire. Elle est également entourée des montagnes de la cordillère des Andes qui contribuent à maintenir au-dessus d’humidité venant de l’océan Pacifique, auquel elle fait face.
José de San Martín durant la Déclaration d’Independence du Pérou à Lima le 28 juillet 1821. Peinture Juan Lepiani (1864-1933)
Peuplée aujourd’hui d’environ dix millions d’habitants, Lima est la cinquième plus grande ville d’Amérique latine. Elle fut fondée le 18 janvier 1535 par le conquistador espagnol Francisco Pizarro, sous le nom de « la Ciudad de los Reyes » (la Cité des Rois), avant de reprendre progressivement son nom d’origine. C’est le cœur commercial, financier, culturel et politique du Pérou, et elle concentre aussi les deux tiers de l’industrie. Le domaine du textile y est particulièrement florissant, héritage de la culture inca pour qui le tissu était un élément important.
Son patrimoine architectural est riche : il s’étend de l’époque coloniale au XX e siècle. Le centre-ville a donc été classé au patrimoine mondial de l’UNESCO en 1991. Ses districts les plus importants et prisés sont Miraflores, La Molina, San Isidro, Barranco et Los Olivos.
Les Armes de la ville // Photo du centre historique
A Lima se rassemble presque le tiers de la population du Pérou. De juin à octobre, la capitale péruvienne vit sous une bruine extrêmement fine qui vient de la mer : la garúa. Le reste de l’année, Lima incarne la grande ville du Sud par excellence : larges avenues embouteillées, animation débordante, concerts de klaxons, vendeurs à la petite semaine, pollution… Mais aussi des musées, des restaurants et une importante vie nocturne.
La musique et la danse conservent leurs caractéristiques anciennes : le huayno est une mélodie qu'on chante en forçant sa voix à l’octave supérieure, sur la gamme précolombienne, accompagnée de tambours, percussions, sifflets et ocarinas, ainsi que des flûtes droite ou de Pan. Si la mélodie peut sembler triste, les paroles ne le sont pas : il s’agit de poèmes romantiques ou insinuations sexuelles populaires en quechua.
Quant au cinéma, Lima accueille au mois d’août l’un des festivals qui comptent en Amérique du Sud. Les rencontres de Lima présentent plusieurs aspects du 7e Art de ce continent à travers courts et longs métrages répartis dans plusieurs sections. Des hommages et des invités de premier plan complètent la programmation.
Un peu de poésie
Si Tintin faisait du Pérou le « Temple du soleil», nous avons trouvé un petit poème quechua qui compose à son tour l’HYMNE AU SOLEIL :
O mon soleil aimé tu prends feu ;
Ta splendide chevelure dorée
Réchauffe et couvre mon champ.
Du maïs la fleur verte devient jaune,
Déjà ton effluve l’a rendue mûre
Et de la plante l’humidité s’en est allée.
Tu lances tes flèches de toutes parts
Les yeux bien ouverts !
Ardent, magnifique, ô mon soleil aimé.
(Répertoire de Don Cosme Licona. Recueilli à Cuzco. Pièce du type « harawi », dont le titre a été ajouté par le traducteur. François Reyniers « Douze poèmes incaïques », Lima, 1945)
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